Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le cancer doit disparaître, pas l'équipe du Dr Delépine.

Le point:Hôpital de Garches : les enfants malades pris en otage

16 Juillet 2014 , Rédigé par moi Publié dans #La Presse écrite en parle...

Sihem Souid - Hôpital de Garches : les enfants malades pris en otage

Le Point.fr - Publié le 16/07/2014 à 15:53

Le Dr Delépine sauve des enfants que la médecine moderne a condamnés. C'est désormais son service qui est condamné. Un scandale que dénonce Sihem Souid.

Alors que la France est réputée pour avoir les meilleurs services de soins de santé du monde et est terre des droits de l'homme, tentons de nous rapprocher tout doucement d'une petite banlieue des Hauts-de-Seine. Ah, la voilà ! Garches, et plus particulièrement son hôpital.

Le service dans lequel travaille le docteur Nicole Delépine, pédiatre oncologue, connaît des ennuis, et pas des moindres. En effet, ce médecin a annoncé qu'elle prenait sa retraite mais qu'elle souhaitait prolonger son offre de soins tant la cause est grave. Depuis cette annonce, le déploiement administratif se complexifie à tous les niveaux. L'agence régionale de santé (ARS) refuse de renouveler son autorisation à ce service, et cessera ses activités au 20 août 2014. En conséquence de quoi l'administration de la chimiothérapie sera donc interdite à cette date dans ce service.

Mais il apparaît que l'ARS n'a pas respecté la procédure légale pour mettre fin à cette autorisation. C'est pourquoi une reconduction tacite devrait se faire automatiquement, selon maître Colomes, avocat du docteur Delépine.

Une médecine sur mesure

Nicole Delépine défend une médecine de proximité, à taille humaine, personnalisée dans un monde médical hospitalo-universitaire de mandarins qui, sous le couvert d'une soi-disant science et d'essais thérapeutiques, a fait des petits ou grands malades des numéros... L'AP-HP, dont Garches fait partie, est le summum de ce gigantisme inhumain et le service de Nicole Delpine était une oasis que l'administration veut maintenant supprimer.

Les professeurs d'Ambroise-Paré, qui veulent récupérer son activité, soutiennent l'administration : la tarification à l'activité des hôpitaux fait qu'ils seraient prêts à n'importe quoi pour détourner les malades. D'autant qu'ils leur feront bénéficier de beaux essais cliniques de l'industrie... tant qu'ils seront de "beaux malades" qui entrent dans leurs critères de protocoles thérapeutiques. Sinon, la seule issue sera leur sortie brutale de l'hôpital et les soins palliatifs. Nicole Délepine offrait, quant à elle, une autre chance aux enfants et aux parents. Et cela marchait !

L'administration hospitalière et ses hiérarques veulent faire plier Nicole Delépine, ainsi que les parents des enfants malades, et ont mis en route un rouleau compresseur en mobilisant tous les échelons de l'administration : tribunal (justice), évacuation des grévistes (police), suppression d'autorisation des chimios (ARS)....

Intenable

Pour abattre Nicole Delépine, se sont associés des professeurs ayant passé un pacte faustien et servant de caution médicale à des "managers" publics (ceux-là mêmes qui passent du privé au public et vice versa) au détriment de vrais médecins et de leurs malades qui essayent de résister... Vous avez dit démocratie sanitaire ? Non. Il s'agit d'autocratie administrativo-universitaire !

La situation de l'hôpital au quotidien est intenable. Il a été mis en place depuis une quinzaine de jours des vigiles exerçant, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, un filtrage et une restriction des droits de visite pour accéder aux enfants hospitalisés dans ce service : trois vigiles sont postés à l'entrée de l'hôpital, trois autres sont à l'entrée principale du bâtiment abritant l'unité de soins, un autre est à l'entrée arrière (qui est une issue de secours, de surcroît).

Chaque fois que les parents des enfants malades reviennent dans le service, après être sortis faire des courses par exemple, il leur faut redécliner leur identité et les gardiens vérifient sur une liste qui leur a été communiquée par la sécurité de l'hôpital qu'ils sont bien inscrits parmi les personnes autorisées. Toute personne non inscrite sur cette liste ne peut donc y pénétrer et est refoulée. Ainsi, plusieurs membres des familles de ces enfants malades venant de province pour leur rendre visite se sont fait refuser l'accès en fin de semaine dernière. D'après le responsable des gardes, cette liste n'est pas modifiable, sauf autorisation préalablement donnée par le chef de la sécurité après avoir recueilli l'approbation de la direction de l'hôpital. Il faudrait qu'une autorisation soit demandée pour chaque personne individuellement plusieurs jours à l'avance.

Mépris

Les parents de ces enfants comparent cet état de tension à un contexte de droit de visite à des détenus. Cela équivaut à un empêchement et une entrave incontestable à la liberté de visite. On traite visiblement les visiteurs comme des personnes dangereuses, ces parents indiquent vivre cela comme une véritable humiliation. Un sentiment de colère et de frustration les envahit dans un cadre de détresse lié aux graves pathologies de leurs enfants

Le docteur Delépine exerce depuis près de trente ans, elle refuse que des enfants soient utilisés comme des cobayes pour l'industrie pharmaceutique. C'est bien cela aujourd'hui qui lui est reproché, et rien d'autre. Les enfants qui arrivent dans son service sont classés en fin de vie par la médecine dite conventionnelle. Or, elle arrive à en sauver près de 90 %.

Les seules réponses de la direction de l'hôpital, que nous avons contactée, sont les restrictions budgétaires, l'absence de moyens dédiés à ce service et surtout le fait que l'agence régionale de santé (ARS) refuse de donner l'autorisation à la pratique de la chimiothérapie à compter du 20 août. Les enfants, qui ont déjà pris un temps certain à s'habituer aux lieux et aux équipes soignantes, sont sommés d'aller ailleurs. Cela se passe en France en 2014.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article